Comme notre bénéficiaire actuelle est Chantal, il nous semble important de vous expliquer quel est son parcours médical et ses difficultés de vie.
En 1968, alors qu’elle avait 13 ans, il lui est diagnostiqué une croissance fulgurante (une tête de plus que son amie la plus proche en une semaine !!!).
S’en est suivit une vilaine boiterie et des grandes douleurs. Elle découvrait alors le début de l’exclusion du système, de par ses absences répétées à l’école, puis de son abandon total, pour suivre ses examens et soins.
Douleurs et boiterie s’amplifiant avec le temps, elle connu un parcours médical chaotique, étant alors la seule patiente de France à avoir une Epiphisiolise bilatérale de croissance et non génétique.
A sa quinzième année, il lui fût posé des 3 broches à chaque hanche !
Imaginez alors, pour une jeune fille, ce que fut le calvaire physique et moral, surtout qu’en ces années là, la communication du médecin envers son patient n’était pas des plus efficace, surtout envers une enfant ! Tout cela sans parler du tâtonnement médical devant une maladie méconnue, et du fait de devenir un cas d’école !
Forte de caractère, elle décida qu’elle ferait tout pour marcher, coute que coute !
Elle du subir maintes opérations, dont la quasi-totalité se sont avérées sans résultat, puis un an et demi en centre de rééducation, coupé de sa famille. Elle n’y voyait sa mère que deux fois par mois, car cette dernière pouvait difficilement trouver des moyens de locomotion.
Dans ce centre tenu par une sœur, elle fut, pour son hyper lordose, mise en extension des jambes durant 9 mois, avec un poids de 8 kilos à chaque pied. Douleurs, éveil d’une allergie au sparadrap utilisé sur toute la longueur de ses jambes pour y fixer les poids ! Le lit était surélevé à ses pieds! Imaginez ce que cela donne, 9 mois, couchée sans quitter le lit, à manger la tête en bas, et tout cela pour une jeune fille!
S’en suivirent d’autres périodes en centre de rééducation !
En 1976, elle se marie, et met au monde un petit garçon en 1977, bien contre l’avis des médecins qui lui interdisait tout enfantement. Elle supporta tout pour avoir cet enfant, jusqu’à la césarienne, qu’elle qualifie comme la seule opération de sa vie à lui avoir donné le plus beau des cadeaux.
Rien que pour pouvoir allaiter son fils, et se sentir lui offrir quelque chose pour son avenir, elle supporta la douleur sans médicament anti douleur durant 3 mois ½. Cette période fût difficile, mais agréable du point de vu des échanges avec son enfant. Durant tout le temps de sa période d'allaitement, les médecins qui voulaient lui faire une pose en urgence de prothèse totale de hanche durent patienter.
L’étape suivante fut donc les opérations des deux hanches à deux mois d’intervalle, avec toute la rééducation que cela implique, et ses escapades de nuit dans la salle de rééducation pour y faire des exercices en cachette, afin de sortir plus vite retrouver son fils.
Elle fît ses premiers pas sans béquille à son retour à la maison pour lui.
Les années sont passées, et le mari de Chantal est décédé.
Le hasard faisant parfois bien les choses, son chemin recroisa celui de son amour de jeunesse, et la flamme d'antan reprit de plus belle.
Son fil à maintenant 31 ans, et Chantal vit dorénavant avec Robert.
Elle à toujours les mêmes prothèses, mais elle sait que cela ne durera pas, et qu’il faudra un jour les remplacer.
Aujourd’hui, Chantal est une personne chaleureuse, avec une forte joie de vivre, et ce malgré les affres du système social qui fait des oublis ou des pertes de dossiers, et la laisse parfois quasi sans un sous pour vivre.

Chantal, malgré ses souffrances n'est que sourires !!!
Elle ne vit aujourd’hui que grâce à la réversion de la pension de retraite de son mari décédé, et d'un petit complément de pension d’adulte handicapé, soit environ 400€ par mois, et du soutient de son compagnon !
Sa maison située en pleine campagne n’est pas isolée thermiquement, et les chambres, WC et salle de bain sont à l’étage.
Chantal sait qu’elle devra un jour se refaire opérer des hanches, et risque peut-être de se retrouver un jour en fauteuil roulant.
Mais ne peut financer la restauration et la modification de sa maison pour remédier à cela.
PG.