Article du 13.01.16 – Restauré le 25.03.18
Les gens savent que le handicap existe, qu’il soit visible ou non. Mais que font-ils de l’impact social qui vient se rajouter aux difficultés de vie au quotidien de ces personnes handicapées ?
Pour imager cela, rien n’est mieux qu’un témoignage.
L’un de nos adhérents a parmi ses proches une personne qui démontre cela avec évidence.
Florence vivait une vie normale, jusqu’à l’annonce d’un cancer de la langue. Elle à vécue quelque 10 années de grandes galères avec une bonne dizaine d’opérations.
Elle a dû subir l’ablation des deux tiers de la langue, et l’arrachement de toutes les dents de la mâchoire inférieure, le remplacement de la moitié de cette dernière car elle avait été fragilisée par les traitements contre le cancer.
À tout cela s’est aussi ajouté une opération à cœur ouvert car ce dernier avait lui aussi subi des dégâts dus aux traitements contre le cancer.
Un parcours très lourd !
Aujourd’hui, elle est en rémission. Mais ses opérations de la mâchoire et de la langue ont fortement déformé son visage. De plus, le fait de ne plus avoir toute sa langue lui interdit de manger solide.
De ce fait, elle doit mixer chacun de ses plats et les rendre suffisamment liquides avec des bouillons pour pouvoir les boire ! Cela implique de se rendre partout avec son mixer, des bouillons, et aussi d’expliquer tout cela.
Vous pourrez bien comprendre combien cela complique un repas chez des amis, voir au restaurant.
Rajouter à cela le fait qu’elle ne peut plus utiliser sa langue pour parler !
Faites l’essai : plaquer votre langue dans le bas de votre bouche, bloquer la fermement, et essayer de parler. Vous pourrez constater combien c’est difficile à faire, mais surtout à comprendre.
Et bien pour elle, c’est pire que cela ! Imaginer alors quand elle doit s’exprimer en public ! Et si elle est accompagnée, les personnes se mettent à l’ignorer pour se tourner vers l’accompagnant.
Pourtant, avec ses séances d’orthophonie, et surtout un peu d’attention de l’écoutant, il devient totalement possible de la comprendre.
A cela s’ajoute le regard que les gens lui portent dans ces moments, qui génère un poids social au quotidien pour Florence, comme si le poids médical et moral initial n’était pas suffisant.
Malheureusement, si l’impact physique est bien souvent pris en compte par le système, l’impact moral, qu’il soit direct ou indirect, ne l’est pas !
Comme ce témoignage nous le montre, il reste malheureusement un gros travail de fond à faire sur le regard porté par la société sur les personnes handicapées !

G.P.